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I. Jehan de Bellenghien (Jehan van Bellinghen).


-Homme de fief du seigneur Engelbert d’Enghien.

-Franc alleutier à Bogaarden

-Echevin de Pépingen et Bellingen en 1441

-Fermier du Seigneur d’Enghien

-Gros cultivateur.

° à Pépingen 1390 et + à Pépingen en 1464


Enfants :

-Claus 1415-1470

-Jehan 1420-1495

-Une fille x Laureys Yveten

-Une fille x Wautier Robaert

-Zegher

-Gilles + en 1466



Jehan de Bellenghien ou Jan van Bellinghen, fils de Claes apparait en 1426 comme propriétaire de terres censales à Bellingen, dans le secteur dit « le Warisault du Vorst », mais pour deux bonniers, alors que son père n’en avait possédé qu’un seul.


En 1429 et 1453, il est cité comme propriétaire d’une pièce de sept journaux de terre au lieu dit « op Galgheden, ond Cattenholle » à Brages, chargés du droit de vischove, inféodé par l’abbaye de Wauthier-Braine, bénéficiaire primitif de ce droit, à Gheerem van Beerte et Engelbert d’Enghien. Ce droit impliquait un cens annuel d’un denier louvinois sur cette pièce de sept journaux (A.E.B. n° 11259 (Wauthier-Braine) et 11356).

On peut penser que c’est ce même Jan van Bellinghen qui est cité comme échevin de Pepingen-Bellingen en 1441 (A.E.B 11315) et en 1442 (A.E.B 11271).


En 1447 et 48, il figure comme fermier du seigneur d’Enghien pour un ensemble de 33 bonniers de terre à Bellingen et environs et un pré et pâturage au Breucq (Le fermage était annuellement de 56 sols par bonnier de terre à labour et de plus de 5 livres par bonnier de prairie, soit à peu près le double. Archives d’Arenberg, reg. N° 113 du classement provisoire.

S’il cultiva ces terres conjointement avec les alleux, les fiefs et les autres censives qui lui appartenaient, il peut être considéré, en son temps et pour la région considérée, comme un gros cultivateur.


En 1453, il figure comme homme de fief de la cour féodale de Tubize, appartenant à messire Englebert d’Enghien (Englebert II) (A.E.B. n° 11230, pièce 121 du 27.9.1453) et en 1458 , parmi les francs alleutiers du même Englebert II d’Enghien, dans sa seigneurie de Bogaarden.


(A.E.B. n° 11231 pièce 135 du 9.6.1459)  Ces deux chartes sont scellées du même sceau, décrit par De Raadt et que nous reproduisons. (De Raadt, Sceaux armoriés des Pays-Bas, I, p.224).

Insérer la copie de la description du sceau par DE RAADT


Il comporte dans un trilobe de style gothique, un écu sans casque ni cimier, chargé de dix écussons plains semble t’il, posés en quinconce : 4.3.2.1 et la légende : S. Jehan de Bellinghen.


Le comte de Renesse dans son grand ouvrage (dictionnaire des figures héraldiques) cite une quarantaine de familles  qui ont porté des armes à trois écussons plains, une seule famille à cinq écussons plains, quatre à six écussons, enfin une seule famille ayant porté jusqu’à sept écussons, , la famille allemande von Bellenhausen, dont les armes étaient au XVIème siècle : d’argent à sept écussons d’azur.


Porter dix écussons est donc une manière de record jamais atteint et qui pose un problème. A moins de supposer en effet que Jan van Bellingen ait choisi ces armoiries arbitrairement, ce qui eût été incongru et contraire aux usages au XVème siècle, il faut se demander si notre personnage n’aurait pas voulu évoquer par là une ascendance féodale multiple et complexe, dont le souvenir était toutefois pour lui-même trop vague pour s’exprimer dans la forme classique de l’écartelé ou de la surcharge au moyen d’écussons blasonnés. Toutes les conjectures à cet égard sont permises, mais il est bien évident que nous n’avons pas les moyens d’éclaircir le mystère.

 

Insérer le blason de Jehan


Un  Jan van Bellingen qui pourrait bien être encore le même personnage apparaît comme échevin de Brages en 1455 (A.E.B 11364, chirographe en date du 12 lochmaand 1455) et de Bogaarden en 1458 (A.E.B 11269 charte du 11 brackmaand 1458) ces deux villages étant administrés, avec Beringen, par un échevinage commun.


Enfin nous identifierons le féodal de la cour de Tubize et l’alleutier de Bogaarden avec Jan van Bellinghen, homme de fief du comté de Hainaut et cour de Mons comme vassal du sire d’Enghien pour un ou deux fiefs d’une certaine importance, situés à Bellingen, à peu de distance de l’église et du prieuré. Il s’agit de fiefs liges, ce qui implique que leur possesseur était tenu, tout au moins à l’origine, mais encore certainement au XVème siècle, à certaines obligations particulières envers son suzerain, notamment le service militaire et le service de cour.


Ces fiefs, dont nous donnons plus loin la description, en les désignant des numéros 1 et 2 semblent avoir constitué, à une époque qui peut remonter assez loin dans le moyen-âge mais qui vraisemblablement n’est guère antérieure au début du XVème siècle, un seul domaine rural, dont nous pensons qu’il pourrait avoir été longtemps de caractère allodial et que l’inféodation ne doit pas être antérieure au début du XVIème siècle.


Ce domaine, allodial puis féodal, comprenait, avec un manoir et toutes les dépendances ordinaires d’une exploitation agricole de moyenne étendue, une douzaine de bonniers, soit environ treize hectares, la mesure ordinaire d’un ancien manse allodial à l’époque franque et à l’époque carolingienne.


Il semble avoir constitué longtemps l’essentiel de la modeste fortune foncière des van Bellingen et c’est à la possession de ce domaine  - le seul fief de quelque importance du hameau de Bellingen en dehors du domaine de l’abbaye de Cantimpré et le seul fief lige qui nous soit connu, dans l’étendue de la paroisse, comme mouvant directement du Sire d’Enghien – qu’ils doivent apparemment leur nom, comme nous l’avons dit plus haut. En effet, un nom de lieu ne devient ordinairement patronyme, tout au moins dans le cadre du milieu rural qu’en s’appliquant à une famille anciennement et solidement implantée dans le sol, attachée à ce sol par des liens immémoriaux et faisant corps avec lui en quelque sorte, puisque les hommes qui en portent le nom assurent à la fois la double mission de le faire fructifier par leur travail et de le défendre, fût-ce au prix de leur vie.


La division de ce fief mansal en deux fiefs assez sensiblement égaux, liges tous les deux, antérieure au 13 décembre 1464, peut avoir eu lieu très peu de temps avant cette date et il est permis de supposer que ce fut à la suite de dispositions prises par le père des propriétaires de 1464, Jan van Bellingen, assurément avec l’assentiment de son suzerain le sire d’Enghien, qui était à cette époque Louis de Luxembourg – le futur connétable de France que le roi Louis XI devait faire exécuter en 1475 – ou de son représentant le bailli de la terre d’Enghien.


Jehan de Bellenghien, homs lieges de Haynaut d’un fief contenant V bonniers et demi, gisant en la paroche de Bellenghien, en diverses pièces et assavoir, une maison, court, entrepresure, contenant environ XI journelz et demi, gisant à Bellinghe, tenant par devant à la rue du seigneur, tenant à l’iretaige de la maison Dieu de Bellenghien appartenant à l’abbie de Cantimpret ; item I journel et III quars de prêt gisant desoubz Bellinghe, tenant de III costés à l’iretaige de la devantdite maison Dieu ; item encore demi bonnier et demi journel de terre gisant derrière Bellinghe, tenant à la rue du seigneur et de III costels à l’iretaige de la devantdite maison Dieu de Bellenghien et encore ung demi bonnier de terre gisant ter Halver. A tenant as hiretaiges de Bellenghien et de l’aultre costet tenant à l’iretaige des hoirs Jehan Wichmans ; et puet valloir, par son rapport fait le XIIIème jour de décembre l’an LXIII, chacun an III muis de blet.


Insérer la charte décrite ci-dessus   SE n°8 folio 8 de 1467


Insérer la charte  SE n° 108 folio 25 


Insérer la charte SE  n° 109 folio 48